Du côté de L’Isle-Jourdain, ça parle d’un trésor dans un parc près d’un château. Futés comme des castors juniors, mes amis ont déjà flairé l’endroit et nous voilà en train de retourner un jardin public pour y trouver une hypothétique boite.
D’intenses recherches
Alors que les paisibles quidams nous regardent d’un air interrogateur, nous trouvons sur Internet la position GPS précise du trésor. C’est un banc, et c’est le seul que nous n’avons pas encore ausculté. C’est bien normal, une vieille dame y trône fièrement. Elle fait ses mots-fléchés et n’a pas l’air d’avoir fini sa docte activité de sitôt.
Tous les subterfuges sont bons pour obtenir un indice de la présence de la boîte dans sa proximité. L’un de nous fait semblant de dormir sur le banc d’en face afin d’avoir un nouvel angle de vue sur la cible. Je prends des photos à la dérobée. Nous n’en tirons rien, et personne n’ose aller demander à la vieille dame — de plus en plus méfiante et renfrognée — si l’on peut regarder sous ses fesses.
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On doute, mais notre amie est certaine que la boite est là. Les autres n’osent trop rien dire. C’est la crise, et l’unité du groupe est menacée.
Afin de sauver ce qu’il reste de notre amitié, on se propose de pratiquer tous ensemble la Slackline (un jeu pour les êtres à la croisée du singe et du hippie) en buvant des bières. Nous rions, c’est la joie, et tout est oublié ou presque.
Soudain, on se rend compte que la dame (à l’âge respectable) a quitté son banc. On se précipite alors vers le lieu de tous nos espoirs, l’examinons sous tous les angles, tapotons toute la structure du mobilier municipal. Le trésor doit bien se trouver là, vu que l’on a retourné le reste de ce putain de square au moins trois fois et que l’on n’a rien trouvé.
Au comble de l’agitation, on se met à renifler la terre, à creuser de nos mains nues. Rien, toujours rien. Nos yeux sont humides, on a un gout amer dans la bouche, on veut tout abandonner.
Soudain, je sens une main chaude sur mon épaule, presque réconfortante. C’est un employé municipal qui voudrait bien que l’on arrête nos conneries.
La mort dans l’âme, nous rangeons les bières, la slackline et regagnons nos pénates.
Une bien belle leçon de vie
Quels enseignements tirer de cette expérience ? On l’avoue, on avait bien vu sur le site communautaire de Geohashing qu’une seule personne en tout et pour tout avait déjà réalisé une expédition dans la zone de Toulouse. Mais à l’heure où les vieilles dames qui squattent les bancs publics diraient qu’avec tout ces machins portables les jeunes n’ont plus d’imagination, Geohasing et Geocaching impulseront une aventure à la hauteur de ce que vous en ferez.
Cette vieille dame sur un banc deviendra alors un féroce dragon gardant son trésor, et le milieu d’une départementale entre le Lidl et la zone industrielle sera une morne plaine du Mordor.
source : http://www.xn--apart-fsa.com/2014/11/geohashing-autres-aventures-notre-temps/#comment-17503
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