Un article sur le geocaching
La Tribune d’Orleans
Si quelqu’un connait le géocacheur qu’il nous le dise pour qu’on l’indique ici
Le geocaching, à prononcer à la française bien que l’activité soit née aux Etats-Unis en 2000, fait chaque semaine de nouveaux adeptes! Dans le Loiret et principalement dans l’agglomération d’Orléans, 423 «trésors» ont été dissimulés à ce jour – dont 49 rien que dans la ville d’Orléans et quelques dizaines sur l’itinéraire Loire à vélo – par des randonneurs d’un nouveau genre : les geocacheurs. Ce sont eux qui cachent de petites boites à dénicher ensuite grâce aux coordonnées GPS fournis sur le site Internet geocaching.com. Parmi les poseurs les plus actifs du Loiret et de la région Centre : Daniel, alias DF45, un informaticien de 48 ans qui pratique cette activité sur son temps libre depuis trois ans. «J’en ai entendu parler sur Internet. Je fais déjà de la course d’orientation et de la cartographie, un jour j’ai voulu essayer le geocaching…» Pour pratiquer l’activité, il suffit d’aimer marcher ou faire du VTT, de s’inscrire sur Internet et de posséder un Iphone ou un BlackBerry, «mais le plus confortable
c’est de s’acheter n’importe quel GPS pédestre», préconise Daniel. «Il y a de plus en plus d’adeptes (environ 6000 Français), pas mal de jeunes couples, des retraités aussi et des gens dont le but est de faire de la randonnée.» D’emblée, Daniel a posé plein de caches : «j’en suis à 87 et j’ai été 9e Français le plus actif», se souvient-il. Mais il y a des règles à respecter, notamment de ne pas enfouir n’importe où, comme sur une propriété privée, ou encore laisser 166 mètres d’intervalle entre deux caches pour éviter une trop grande concentration. «Ce que je recherche c’est de montrer par exemple des façades d’immeubles, des lieux intéressants, mais ça peut très bien être le défi physique…» Ainsi, Daniel a installé une cache dans les Côtes d’Armor à six mètres sous l’eau : «une seule personne l’a trouvée, il y a cinq étoiles de difficulté.» Et, accessoirement, une bouteille de vin à remonter à la surface…
Les trésors ? Rien de très onéreux. Il s’agit de boites en plastique dissimulée en ville ou à la campagne, dont la taille peut varier d’1cm sur 2cm jusqu’à quelques dizaines de centimètres, qui abritent en général quelques feuilles de papiers, un crayon à papier et une notice explicative. L’idée étant de laisser son pseudo et sa date de passage. «Je mets aussi parfois de petits jouets ou une énigme…» Daniel s’est amusé à en trouver 350 un peu partout en France. «Je connais des fondus qui se lèvent à 6h du matin et qui foncent dans des régions où il y en a beaucoup, comme en Alsace ou à Montpellier par exemple, après il y a des nids comme à Orléans.» L’intérêt est essentiellement ludique mais aussi touristique : «ce qui me plaît le plus c’est de découvrir des endroits où je n’aurais jamais mis les pieds. Quand je vais faire du tourisme, j’ai des points de chutes supplémentaires ! D’autant que souvent les caches sont des clins d’oeil historiques.» Daniel se souvient par exemple de la cache qui l’a le plus étonnée, dans la gare de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher). «En référence à la poignée de main entre Pétain et Hitler en 1940, il faut chercher une pastille aimantée dans un bunker au fond d’un tunnel, avec une lampe torche. Il y a ensuite une énigme à résoudre.» Et parfois cela va même encore plus loin : «il y a une cache à 40 mètres de profondeur dans la Baltique. Il faut faire 1h30 de bateau et plonger. Il faut ensuite parvenir jusqu’à la queue d’une épave, se munir d’une boussole et il y a cinq bouteilles…» On n’en saura pas plus, histoire de ménager le mystère. Et pour que l’activité perdure, chaque poseur est chargé, à la manière d’un chasseur qui contrôle ses pièges, de l’entretien de chacune de ses caches. Car deux modérateurs en France surveillent et désactivent, le cas échéant, les caches inactives. «J’en avais par exemple mise une au bord du Loiret, mais il y avait des pêcheurs. Ils en ont sans doute eu assez de voir des gens tourner à côté d’eux, en tout cas je n’ai plus jamais retrouvé la cache…», témoigne Daniel. Lui y consacre quelques heures par mois et dit savoir s’arrêter à temps. Mais attention, le loisir peut vite devenir chronophage… Le «trouveur» le plus actif a déjà déniché plus de 5800 caches et, sans doute, dépensé beaucoup d’essence…
Écrit par Charles Centofanti