PSEUDO .. NIMES
« Calembour facile mais la situation l’impose «
De Jules César (peut-être)
Mon père qui ne parlait pas pour ne rien dire ( sauf avec les yeux quand il pensait sans parler) me tint il y a quelques lustres les propos ci-après, qui m’ont toujours interpellés ( il y en a eu d’autres par la suite, tranquillisez-vous ), à ce jour il me manquait une tribune afin que je puisse, altruiste dans l’âme et dans le cœur, en faire profiter au plus grand nombre possible de gens avertis, ce site me le permet que tous ses inventeurs en soit aujourd’hui remerciés du plus profonds de mon être, or donc pique et s’en va , voici le monologue tant désiré :
« Jacques je viens de terminer, pour la quatrième fois, ce redoutable livre du grand Marcel, deux cent soixante quinze pages ( ce nombre peut varier, tout dépend des maisons d’éditions) avec des phrases alambiquées souvent comportant plus de cent cinquante mots formant ainsi plus de vingt lignes ( en fait tout dépend là aussi de la largeur du papier)quasiment sans ponctuation pour finir enfin par un point salutaire, et bien au terme de ce livre envoutant malgré le grand intérêt que l’on peut porter et trouver au sympathique SWANN, la totalité des lecteurs, quasi,( donc par définition moi compris,) ne se souviennent que d’un MOT : MADELEINE. Aussi mes pensées vont vers cet immense écrivain car en revenant inopinément sur notre bonne vieille terre, il serait, j’en suis sur fort contristé de se rendre compte que sur le nombre vertigineux de mots que comporte son chef d’œuvre, un seul reste en mémoire de ses lecteurs : MADELEINE ; aussi je suis convaincu sinon persuadé que s’il avait subodoré un tel bilan, il n’aurait pas hésité à adopter un PSEUDONYME, qu’en penses-tu ?…..«
Fin du monologue mais ouverture du débat.
Car en fait rien n’est anodin sur le sujet ; lorsque je fut baptisé (à la façon archaïque c’est-à-dire immergé) dans la marmite géocachingienne , la notion du pseudo ( véritable et incontournable règle du jeu ) m’interpella à son tour et de prime abord, me plongea dans d’interminables questions qui sont restées à cette heure sans réponse , quoique…..
Je connais à ce jour un seul homme qui s’opposa résolument, courageusement, économiquement, à l’emploi d’un pseudonyme ( il y en a certainement d’autres que j’ignore , merci à nos lecteurs assidus et compétents de m’en dévoiler les noms que je tairai bien entendu) c’est le bon, le généreux, l’inventif Paul RICARD , en effet n’a-t-il pas déclaré en parlant de son cher pastis : « quand vous signez une œuvre, vous ne la signez pas d’un autre nom que le vôtre ! « . Dont acte.
Mais pour en revenir à notre passion et commune et ludique, le choix d’un pseudo repose –t-il en fait sur une espèce d’immoralité ou simplement d’un usage et même d’un droit résultant du guide line ? Je pose la question ?
Le géacacheur pseudonymé possède deux actions entre ses mains ( sans oublier les autres membres qui lui permettront d’accéder aux caches si convoitées ) l’action de TROUVER et celle de CREER ; dans le premier cas il est propriétaire du fameux « log « à inscrire sur le site ( avec toutes les conséquences bonnes et mauvaises qui en découlent) dans l’autre cas il est le propriétaire de la cache proprement dite ( texte, emballage, etc.….) et là cela devient plus compliqué , vous avez remarqué que le mot PROPRIETAIRE figure dans les deux cas, il est tiré du mot latin « proprietarius « terme de droit qualifiant ce qui appartient à quelqu’un et désignant la personne qui possède ce bien en propre.
D’ailleurs le code de la propriété intellectuelle est précis :
« ….l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre du seul fait de sa création d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous ; ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial qui sont déterminés par les livres…… »
Ouf nous sommes sauvés, car l’usage du pseudo, bien pensé par nos éminents législateurs est prévu par la loi ; ainsi partout et ailleurs vous pouvez adjoindre, coller, mettre, imprimer votre pseudo. On peut jouer ainsi sur nos repères conformistes et administratifs, c’est peut être là que réside (il y en a d’autres rassurez-vous) le génie français.
Et puis on est maitre (donc propriétaire) de son pseudo à l’inverse du surnom ou du sobriquet, toujours attribué par un tiers et qui nous ennuie passablement, à nous gêner quelquefois.
Certains penseront (à tort bien sur !) que c’est un moyen de nous rendre virtuellement anonyme aux yeux de tous les mécréants qui ne souhaitant que notre perte ; c’est surement exagéré ; n’en demeure pas moins que c’est un bon moyen de commettre des méfaits graves ou légers en toute impunité ; notez tous ces pseudos qui fleurissent sur le site et qui ne se dévoilent pas ! Une autre façon de se distinguer, pardi !
Je vais conclure car le sujet est brulant, long et sérieux, on en perdrait presque son humour, par une phrase des Frères Goncourt, personnages hauts en couleur et parfaitement désopilants comme chacun sait :
« Tout homme de lettres devrait prendre un pseudonyme pour déshériter sa famille de son nom.. »
Merci et à Bientôt.
Jacques Viguier alias Vicarius, (ou bien apodo, I.E., AKA….)
23 juin 2010