Le geocaching (ou géocaching avec un accent aigu) est une chasse au trésor moderne qui consiste à trouver un contenant dissimulé quelque part dans la nature, c’est-à-dire dans une géocache, à l’aide d’un GPS et des coordonnées de cette cachette que le géocacheur (le maître du jeu) aura pris soin de publier sur le site geocaching.com (ci-après à droite).
Une fois la géocache trouvée, on signe le carnet à l’intérieur, puis on rapporte sa trouvaille sur le même site Web avec, selon son tempérament, plus ou moins de verve. On en profite alors pour élaborer sur les difficultés rencontrées pour dénicher le trésor. Car découvrir une planque astucieusement dissimilée et camouflée n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Croyez-moi !
Des géocaches, il en a partout sur la planète. Près de chez vous ou dans des endroits insolites ou difficiles d’accès. Pour dire vrai, le phénomène dépasse même les frontières de la planète; il y a une cache dans la … station spatiale internationale. Et des géocacheurs qui cherchent ou qui placent des géocaches, il y en a des millions à travers le monde.
Pour se lancer
De nos jours, tous les ordiphone (téléphone intelligent) sont équipés de GPS ou, à tout le moins, d’un GPS de randonnée (les GPS de voiture ne sont pas appropriés au géocaching). Avec un tel bidule, vous serez en mesure de trouver votre première géocache en moins de deux heures.
Pour s’adonner à ce divertissement tonique, il faut d’abord se rendre sur geocaching.com (passez au français au bas de la page) pour s’inscrire gratuitement. Une fois connecté, on peut cliquer sur le menu Jouez dans le haut de la page, ce qui permet de se mettre à la recherche d’une géocache près de chez soi. Pour ce faire, on n’a qu’à entrer son code postal, son adresse, le nom de son patelin, suivi de Québec ou Canada ou sa latitude et longitude actuelle telle que rapportée par son GPS.
Rassurez-vous, aucun espion sanguinaire embusqué depuis la Chine, la Russie ou la Saskatchewan ne vous piquera ces infos. La liste qui apparaît affiche les géocaches qui vous sont limitrophes par ordre décroissant de distance.
Les icônes donnent une indication du type de cachette, car il y en a plusieurs types (j’en parlerai plus tard). La géocache traditionnelle est représentée par un petit contenant en plastique avec un couvercle vert. Mais je vous recommande de cliquer sur Afficher cet emplacement sur une carte, car la méthode d’exploration la plus intéressante est la carte géographique. (Cliquez sur l’image ici à gauche, elle s’agrandira)
En explorant la carte, cliquez sur l’icône d’une cache traditionnelle (icône vert et blanc) pour afficher des informations de base, puis cliquez sur son nom pour accéder à page descriptive détaillée : coordonnées, difficulté pour la trouver, difficulté du terrain, attributs (hivernale ou non, discrétion requise, accessible en fauteuil roulant, recommandé pour les enfants, etc.), contenu de la cache, description, indice, etc. Vous pourrez aussi consulter les entrées de journal (log) des géochercheurs qui ont percé les secrets de cette planque. Vous y trouverez des indices supplémentaires y compris des photos.
Pour trouver un cache avec un GPS, il y a toujours l’ancienne méthode (que je n’ai pas vraiment connue) consistant à imprimer la fiche de la cache et à entrer manuellement ses coordonnées (latitude et longitude) dans le GPS. (Cliquez sur l’image ici à droite, elle s’agrandira)
Géocaching avec ordiphone
Mais la façon la plus simple est d’utiliser un ordiphone avec une application dédiée. Il peut s’agir, par exemple, de celle de Groundspeak, LA référence, une boîte, qu’on aime ou pas, dont la réputation est de proposer la meilleure offre mondiale en matière de géocaching. Il suffit d’aller voir sur Opencaching.com pour le constater. Évidemment, l’alternative est abondante; il y en a pour tous les types d’ordiphones populaires (iPhone, Android, Windows Phone, BlackBerry) et les tarifs vont de 0 $ à environ 10 $. Recherchez dans la boutique de votre ordiphone avec le mot géocaching.
Sous Android, la meilleure application est le gratuiciel c:geo. Sinon l’application officielle est très bien aussi. Attention, ces logiciels nécessitent un abonnement Premium (1). Aussi, pour en profiter pleinement il est préférable d’avoir un forfait de données. À partir de l’application, il est facile de lancer une recherche des caches à proximité et d’accéder aux outils de guidage (radar, carte, boussole, etc.).
On peut bien entendu se passer de l’application de géocaching. Pour ce faire, il s’agit d’entrer manuellement les coordonnées de la cache dans une application GPS/boussole/carte. Sous Android, je recommande GPS Status en version gratuite avec pubs ou payante sans pubs.
Si vous n’avez pas de forfait de données, vous pouvez utiliser une application comme c:geo et procéder par importation comme je l’explique dans la partie suivante. Cette méthode limite toutefois l’accès à certains outils de guidage comme Google Maps qui nécessitent un accès à internet.
Géocaching avec GPS de randonnée
La plupart des c récents possèdent des fonctions dédiées au géocaching qu’on nomme aussi chasse au trésor (treasure hunt). Sur ce type d’appareil, la méthode privilégiée pour entrer les coordonnées des géocaches est l’importation des données (le plus souvent par câble USB) qu’on aura au préalable téléchargées de Geocaching.com en format LOC (membres gratuits et Premium) ou GPX (membres Premium seulement). (Source de l’image: GPS randonnée)
Au lieu d’exports-imports individuels, ce qui est fastidieux, les membres Premium peuvent lancer des requêtes nommées Pocket Queries selon des critères précis et importer les résultats de la requête dans le GPS. Chaque requête contient jusqu’à un maximum de 1 000 caches, mais on peut importer plus d’une requête dans son GPS.
Trouver une cache
Jusqu’à maintenant j’ai parlé surtout de la partie techno du géocaching. Abordons maintenant la partie plein air. Outre quelques exceptions, le géocaching se fait toujours à l’extérieur. Il se pratique en ville, en banlieue à la campagne, en forêt, en montagne, en escalade, à la plage, sur l’eau et sous l’eau (cache dans des îles et caches sous-marines), bref partout près de chez vous et dans le monde à l’exception de quelques rares pays comme la très accueillante Corée du Nord.
Cette activité de plein air peut donc se pratiquer en complément avec les autres ou être une motivation pour en faire. Ça se fait en toute saison, à pied, en véhicules à moteur, en bicyclette, en skis, en raquettes, en patins à roues alignées, à la nage, bref de différentes manières.
Guidé par le GPS vous vous rendez à proximité de la cache. Pour la trouver, ce n’est pas toujours simple, il faut savoir qu’elle est la plupart du temps dissimulée et camo (camouflée à l’aide de peinture ou de ruban adhésif coloré) pour être à l’abri du regard des moldus. Ainsi, elle peut se trouver bêtement au pied d’un arbre, dans une souche, sous une table de pique-nique retenue par du velcro, le long d’une rambarde et retenue par un aimant, sous des pierres, dissimulée dans un élément architectural, pendue dans un arbre, etc.
Certains géoacheurs aiment rivaliser d’originalité et bricoler des caches étonnantes. Dans le genre, il y a des classiques comme le faux écrou boulon (évidé et magnétique, voir la photo) et la fausse roche qu’on achète du commerce, la fausse prise électrique d’extérieur, etc. Sa taille aussi ajoute à la difficulté. Du plus petit au plus gros, on a des caches en format nano, micro, petit, régulier, et grand. Les plus communes sont les petites, les micros et les régulières.
Pour trouver la géocache, vous aurez aussi à faire face aux signaux GPS récalcitrants (couvert nuageux, canopée, édifices en hauteur, mauvais jour, etc.) aux intempéries, aux bestioles en tous genres, à la foule et au ridicule. Car oui, vous aurez souvent l’air ridicule à tourner en rond, regardant en haut en bas et à vous accroupir pour regarder sous les bancs. On vous regardera avec suspicion ou on vous posera des questions.
Parfois ça vous prendra plus d’une visite pour trouver une cache. Mais vous la trouverez. Vous la trouverez, sauf si elle a disparu comme une des miennes l’été dernier qui est passée à l’émondage en même temps que les branches du sapin où elle logeait.
Types de géocaches
Selon sa taille, vous trouverez dans la géocache au moins un carnet pour apposer votre signature avec la date. Parfois on y trouve un crayon et, si sa taille le permet, des babioles à échanger (je laisse ça en enfants la plupart du temps).
Certains objets ne sont pas que de simples babioles, ce sont plutôt des objets voyageurs, des Geocoin (pièce métallique) ou des Travel Bug (babiole accompagnée d’une plaque). Sur l’un ou l’autre, vous trouverez un numéro poinçonné. Entrez ce numéro sur Geocaching.com pour mentionner que vous l’avez vu, ou mieux encore, que vous l’avez récupéré et pour savoir si vous pouvez le collectionner ou s’il a un but particulier, ce qui n’est pas obligatoire. Il sera ensuite de votre devoir de le déposer dans une autre cache en l’ayant fait possiblement voyager localement ou internationalement. Tripant !
Ça, c’était pour les géocaches traditionnelles où vous n’avez besoin que de ses coordonnées pour la trouver. Mais il y en a bien d’autres:
- les caches mystères pour lesquelles vous devez résoudre une énigme parfois simple, parfois tordue voire incompréhensible;
- les multicaches ou une géocache vous mène à une autre, puis à une autre, jusqu’à une cachette finale avec le carnet;
- les caches virtuelles (souvent un lieu exceptionnel) où il suffit la plupart du temps de s’y rendre pour la découvrir (souvent il faut envoyer une preuve de présence à son proprio sur le lieu même (p. ex.une photo) avant de pouvoir la déclarer comme découverte;
- les Earthcahes, semblables aux caches virtuelles, mais ayant pour but de présenter un phénomène géologique au géochercheur
- Et bien d’autres.
Je ne parle pas des évènements (réunion, concours, etc.) ou des défis (challenges). Bref je n’ai effleuré que le sujet. Tout géocacheur inscrit peut placer des caches à la condition qu’il respecte quelques règles simples.
Le géocaching pour les geeks
Les plus geeks de géocacheurs voudront s’équiper de GPS muni de la fonction chirp permettant de détecter les signaux de bornes émettrices, signaux qui seront décodés par le GPS et qui éventuellement mènent à une géocache.
Sinon il existe une multitude de logiciels Windows, OS X et Linux pour gérer et triturer les bases de données de requêtes dites Pocket Queries avant de les exporter dans le GPS, ou pour gérer les statistiques. Un incontournable pour tout géocacheur sérieux est GSAK (Geocaching Swiss Army Knife, 30 $). (Cliquez sur l’image ici à droite, elle s’agrandira)
Votre première cache
Avec mes 280 et quelques caches trouvées et mes 10 caches placées en un près de 2 ans et demi, je ne suis qu’un géocacheur ordinaire (consultez mes statistiques sur mon site personnel sylvainm.com qui est aussi mon nom de membre sur geocaching.com.
Pour certains, le géocaching est au centre de leurs loisirs, sinon de leur vie! Leur tableau de chasse compte des milliers voire des dizaines de milliers de caches trouvées et plusieurs centaines de caches placées. Lorsqu’une nouvelle cache est publiée et qu’ils reçoivent un courriel sur leur ordiphone, ils n’hésitent pas à quitter le doux confort de leur lit à 22 h 30 en janvier et faire 15 kilomètres en voiture pour ajouter une mention PAT (Premier À Trouver) à leur tableau d’honneur!
De mon côté, ce que j’aime le plus du géocaching, c’est que c’est un fichu de bon moyen pour découvrir un tas d’endroits où je ne serais jamais allé sans autres raisons, de redécouvrir des lieux que je pensais connaître et de prendre l’air. Lorsque je le peux, j’adore me planifier une grande partie d’un samedi ou d’un dimanche et faire une longue randonnée de géocaching en solo à pied ou à vélo.
Si ce billet vous a donné le goût de faire du géocaching, je vous invite à partager la découverte de votre première cache dans les commentaires.
Bonne chasse !