Haute-Saône : chasse au trésor high-tech
Le géocaching, chasse au trésor high-tech, s’implante de plus en plus en Haute-Saône.
«Entre géocacheurs, les gens comme vous, on les appelle des Moldus ». Référence aux humains non-magiciens d’Harry Potter. Mince alors, le commun des mortels raterait-il quelque chose ? Nous sommes au parcours santé de Vallerois-Lorioz en compagnie de Philippe, alias NoidaTeam, et son fils Maxime. Tous deux mordus de géocaching, cette chasse au trésor high-tech qui se pratique armé d’un GPS et des coordonnées de la « cache » à trouver. Parfois, comme à Vallerois, celles-ci sont masquées sur internet et il faut passer par une série d’énigmes pour les reconstituer. Une fois la cache débusquée, on inscrit son nom dans le « logbook » qui s’y trouve puis on se signale sur le site internet de la discipline.
Les Noidanais pratiquent en famille, pour l’amour de la randonnée. La cache de Vallerois-Lorioz est une petite boîte, perdue quelque part en sous-bois. Philippe l’a placée début juillet et sept ou huit géocacheurs l’ont déjà trouvée, comme en atteste le « logbook ».
« On met des boîtes pour faire découvrir un endroit que peu de gens connaissent », résume Philippe, dans l’Éducation nationale quand il ne court pas les sentiers. Lui a créé quatorze planques dans les environs et débusqué cent soixante-sept autres un peu partout. En Lozère, il y a quelques jours, il a trouvé « l’une des plus belles caches de France », un trou mangé de lierre menant à une grotte sise à deux pas du viaduc de Millau.
Dans l’ISS aussi
Les caches, il y en a dans le monde entier. En ville, sous l’eau, en montagne, à Roissy et « même dans l’ISS », la station spatiale internationale, s’amuse Philippe. Difficile de recenser celles du département tant leur nombre varie vite ; le site Geocaching Map en dénombre 148.
En 2006, on ne comptait qu’un seul géocacheur en Haute-Saône. Ils sont aujourd’hui au moins cinq à créer des caches, aidés par le développement des smartphones. Les géocacheurs de passage, eux, sont très nombreux.
Emmanuel, alias Manu_Pusey, est le deuxième plus ancien du département. Père au foyer et fondateur de dix-neuf caches, il résume les devoirs du géocacheur : entretenir sa cache… et respecter l’environnement. Sur la fiche de l’une de ses géocaches : « Je vous remercie de respecter la nature ; le garde champêtre retirera cette cache si personne ne respecte les consignes à l’entrée du chemin ».
Ses caches, Emmanuel les ferme au compte-gouttes et compte se retirer pour « laisser la place aux nouveaux qui arrivent, qui veulent prendre du terrain ». Le temps lui manque pour entretenir ses trésors. Mais, le jour de notre rencontre, il en crée une sous nos yeux. Baptisée « Le journal », la petite boîte est cachée à quelques encablures des locaux de L’Est Républicain à Vesoul. Avis aux amateurs…
Juliette MONTESSE
source : L’Est Républicain